Cannes, faits intéressants

Cannes est l’étoile de la Côte d’Azur qui ne s’éteint jamais, une ville à la renommée mondiale grâce à son festival de cinéma international annuel! Des hôtels de luxe et les plus prestigieuses enseignes le long de la Croisette... Rien que les mots en disent déjà long ! Mais certainement peu de gens savent que jusqu’au XIX siècle Cannes était  un simple village de pêcheurs!

Un peu d’histoire. À l’emplacement de Cannes, il existait une population antique fondée, selon l’une des versions, par les Romains avant J.-C., et par les Ligures selon une autre version, qui lui auraient donné le nom de Canoa (hauteur). Les habitants pratiquaient essentiellement la pêche, le commerce, la ville s’est formée à l’emplacement actuel de la « vieille ville » sur la colline du Suquet. Aujourd’hui, depuis cette colline s’ouvre un splendide panorama sur  la ville de Cannes où il est possible de faire de magnifiques photographies ! Jusqu’au Xe siècle de notre ère, la ville était sous le contrôle des Sarrasins qui furent par la suite chassés par les moines de l’abbaye de Lérins.

La tour de garde carrée du Suquet est située sur la colline, il s’agit d’un monument historique de la vieille ville. Cette tour de 22 mètres a été érigée par les moines de l’abbaye de Lérins. En l’an 1030, le conte de Provence vendit une partie de ses terres à l’abbaye pour la construction de l’édifice qui devait aider à sécuriser les alentours contre les attaques de pirates et de sarrasins. Sa construction commença en l’an 1080. En 1327, entre le monastère fortifié sur l’île Saint-Honorat et la grande tour du Suquet, comme elle était appelée, il y avait même un système d’alerte : les guetteurs avertissaient du danger provenant de la mer. Le château féodal de la Castre, des maisons d’habitation, un hôpital furent construits progressivement autour de la tour.

Aujourd’hui le château accueille un musée d’archéologie et d’ethnologie, le musée de la Castre, où est conservée la troisième collection ethnographique de France en termes d’importance. L’histoire du musée débute vers 1877, lorsque le baron Lycklana, aventurier et connaisseur en art fit un généreux don à la ville : des curiosités acquises au Proche-Orient et en Asie centrale, des objets d’art de l’Océanie et de l’Amérique précolombien, une riche collection d’antiquités. C’est précisément ce don qui jeta les bases de la collection du musée. Plus tard, elle fut complétée par des dons issus de collections privées : le baron Alphonse de Rothschild offrit un nombre importants de peintures.

Après le Moyen Âge, le petit village connut une vie nouvelle, de grande réputation et d’ovations avec la venue d’un lord anglais. En 1834, l’ex-chancelier anglais, lord Henry Peter Brougham, fut obligé de s’arrêter à Cannes lors de son voyage en Italie à cause d’une épidémie de choléra. Lord Brougham fut si séduit par la beauté de cette ville, son ciel, la douceur de son climat, qu’il décida d’y construite une maison. Plus tard, il fit la « publicité », comme on le dirait de nos jours, de Cannes à ses amis et connaissances... C’est ainsi que commença la nouvelle vie de Cannes. Depuis le XIXe siècle, dans la haute société, y compris dans l’Empire russe, construire ses villas et  de belles demeures à Cannes devint une mode.

Non loin de la ville, il y a un endroit très intéressant, un archipel unique de la Côte d’Azur : les îles de Lérins. Aujourd’hui des « tramways » maritimes assurent une liaison régulière jusqu’aux îles. Le mini archipel se trouve à tout juste un et demi – deux miles de la côte et se compose de seulement deux îles : Sainte-Marguerite et Saint-Honorat.

Pour se prémunir contre les attaques ennemies du XVIIe siècle, sur l’île de Sainte-Marguerite fut construite la forteresse de Fort Royal. En 1737 la forteresse fut transformée en prison, dans laquelle, selon la légende,  y languit un prisonnier nommé « l’homme au masque de fer » (la légende est tirée de l’œuvre d’Alexandre Dumas). Aujourd’hui ce fort accueille le Musée de la mer où sont rassemblés des objets de fouilles marines et de bâteaux coulés.

Sur la deuxième petite île de Saint-Honorat se trouve l’un des plus anciens monastères de France : l’abbaye de Lérins. Jadis l’île n’était pas habitée, les Romains n’y venaient pas à cause de l’abondance de serpents. Vers l’an 410, l’ermite Honorat d’Arles se rendit sur l’île en quête de solitude, mais ses élèves le suivirent, créant une communauté. C’est ainsi que fut fondé le monastère de Lérins. Honorat fixa la « Règle des Quatre Pères », l’une des premières règles monastiques  du genre en France.

Vers le VIIIe siècle, l’abbaye de Lérins devint l’un des monastères les plus influents d’Europe, il avait de grandes possessions, notamment le village de Cannes. Le monastère fut à plusieurs reprises en proie à des attaques de Sarrasins, d’Espagnols, mais à chaque fois les nouveaux moines ont restauré les murs et la communauté. Pendant la Révolution française, l’île fut déclarée propriété de l’État, les moines en furent chassés, et le monastère même fut vendu à mademoiselle Sainval, une riche comédienne qui y vécut 20 ans ! En 1859 l’île fut rachetée par l’épiscope de Fréjus afin de restaurer la communauté religieuse. Dix ans plus tard le monastère fut reconstruit. Aujourd’hui le monastère de Lérins appartient aux cisterciens, 25 moines y vivent.

La rue préférée et principale de Cannes est la Croissette. Il y a bien longtemps, à la place du quai il y avait une route côtière portant le nom de « Chemin de la petite croix ». Les pèlerins du monde entier venait par ce chemin à l’abbaye de Lérins sur l’île de Saint-Honorat. Le mot « crouseto » signifie « petite croix » en provençal. Au Moyen Âge, un événement légendaire s’est déroulé à Cannes : en résistance aux Sarrasins, la croix de l’abbaye de Lérins a été érigée. Au début de la guerre contre l’Espagne en 1635, la ville fut détruite. Au XIX siècle le chemin fut totalement effacé de la surface de la terre.

Après la transformation du petit village de Cannes en station balnéaire, sur projet du maire de la ville en 1856, 26 propriétaires fonciers donnèrent leur accord pour la réalisation du projet de construction d’un quai sur les lieux de la route disparue. 3 ans plus tard, le conseil municipal valida le projet. Dans les années 1860-1863, la nouvelle rue avec une partie carrossable fut construite à Cannes. Les grands palmiers furent plantés sur le boulevard en 1871. À cette époque, la Croisette s’appelait boulevard de l’impératrice. La promenade fut aussitôt le centre de gravité de tous les estivants et rendit Cannes encore plus à la mode. En 1888, Guy de Maupassant écrivait : « Des princes, des princes, partout des princes ! Ceux qui aiment les princes sont heureux.     A peine eus-je mis le pied, hier matin, sur la promenade de la Croisette, que j'en rencontrai trois, l'un derrière l'autre. »

De nombreux bâtiment ont été reconstruits après la Seconde Guerre Mondiale. Par exemple le Palais des festivals, construit en 1949, remplace le cercle de la navigation à cet endroit depuis 1864. La Croisette s’étire le long de la baie de Cannes depuis le Palais des festivals jusqu’au prestigieux casino Palm Beach.

Mais la vraie célébrité de Cannes arriva à partir de la tenue ici et pour la première fois, en 1946, du Festival de cinéma international.

Voici l’histoire du Festival de Cannes. Créé en 1932, le Festival de Venise est considéré comme le plus ancien festival de cinéma au monde. Mais après quelques années d’existence, des questions et des reproches furent adressés à son sujet aux cinéastes : le gouvernement italien dirigé par Benito Mussolini contrôlait secrètement le programme du festival, à cette époque la plus grande récompense portait le nom du dictateur. Ceci ne faisait l’unanimité auprès des personnalités de l’art. En 1938, il fut décidé d’ouvrir un autre festival du cinéma, « libre », mais le destin en décida autrement : la guerre commença en 1939. L’idée ne fut pas oubliée pour autant et dès la première année de paix le festival fut organisé. À ce propos, c’est une œuvre soviétique qui fit l’ouverture avec un film documentaire Berlin de Youli Raizman.

Depuis lors, le festival se tient tous les ans, au printemps, deux semaines en mai. À cette période le Palais des festivals est le bâtiment le plus populaire de la ville : il déborde de célébrités. Un tapis rouge habille les 24 marches du Palais, sur lesquelles défilent les acteurs, metteurs en scènes, scénaristes et autres personnalités de l’industrie du cinéma. Ici même, à proximité du Palais se trouve le Chemin des Étoiles où de nombreuses célébrités  ont laissé l’empreinte de leur main. Charlyie Chaplin, Marlene Dietrich, Maurice Chevalier, Sophia Loren, Catherine Deneuve, la Princesse Diana et beaucoup, beaucoup d’autres...

Outre le festival de cinéma connu dans le monde entier, le Palais accueil aussi le marché international de l’industrie musicale, le festival international de la télévision et le festival international des programmes audiovisuels.

À la mi-juin, Cannes accueille le Festival international de la créativité dans les domaines les plus divers : de la publicité pour du dentifrice et des produits laitiers à la création de l’image de compagnies mondiales leaders. Le meilleur clip se voit décerner la statuette du Lion.