Saint-Paul de Vence

Saint-Paul-de-Vence

est une ville fortifiée et une ville galerie à ciel ouvert, un incontournable de la Côte d’Azur

Un peu d’histoire

Le village est apparu au cours des VIIIe-XIe siècles, il s’agissait alors d’une fortification non loin du littoral (environ 8 km), la population a commencé à se déplacer dans les montagnes à cause des attaques permanentes des Sarrazins. 

Puis au XVIe siècle, en 1538, sous le règne du roi François Ier, Saint-Paul fut ceinturée d’un rempart et transformée en forteresse du sud du Royaume de France. Il est intéressant de noter que le rempart  de Saint-Paul a été l’une des premières fortifications sous forme de bastion construites en France par des architectes français Après le rattachement de Nice à la France en 1860, Saint-Paul-de-Vence perdit sa portée stratégique de forteresse royale et se métamorphosa en une sympathique cité loin du bruit et de l’agitation de la côte, l’endroit préféré pour le repos et l’inspiration de l’élite artistique d’Europe. Selon une des légendes de la ville, le rempart a été conservé jusqu’à nos jours et sert de décoration et de carte de visite de la ville par le seul fait qu’au XIXe siècle, lors du boom de la construction, il n’a pas été démonté pour utilisation comme matériaux de construction à cause d’un défaut d’accord des autorité de la ville quant au partage des bénéfices de la vente.

Sur la place de l’église (il s’agit du point le plus élevé de la partie historique de la ville) se trouve la tour principale de l’ancien château (citadelle), le musée d’histoire locale, l’église collégiale et la chapelle des Pénitents Blancs (symbole caractéristique de Saint-Paul). La citadelle est l’unique partie du château du XIIe siècle conservée. Elle eut pour convives Sébastien Vauban, l’architecte militaire de Louis XIV, François Ier et le conte de Provence Raimond-Béranger V. À partir du XVIIIe siècle le bâtiment devint la mairie de la ville et le restera jusqu’à aujourd’hui. C’est précisément ici que se sont mariés Yves Montand et Simone Signoret le 22 décembre 1951. Leurs témoins étaient Jacques Prévert et Paul Roux. La tour avec les créneaux à l’entrée du village date du XIVe siècle. Les portes de la ville « Portes de Vence » ont été construite au XVIe siècle.

 

Pourquoi Saint-Paul est-elle devenue si célèbre?

Surprendre quelqu’un d’ici par une nature extraordinaire et des paysages de ces contrées était difficile, cependant avec l’essor de la Côte d’Azur, dans les années 1920, les artistes Pablo Picasso, Henri Matisse, Georges Braque, Joan Miro, Paul Signac, Amadeo Modigliani, Maurice Utrillo, Pierre Bonnard, Fernand Léger et d’autres viennent ici en quête d’inspiration. Certains d’entre eux étaient peu célèbres à cette époque, d’autres absolument pas, mais ce sont précisément eux qui ont commencé à créer l’histoire de Saint-Paul-de-Vence en tant que lieu sybarite et de bohême. Habituellement les peintres parisiens logeaient à l’hôtel de la Colombe d’Or et peignaient les paysages environnants et s’en servaient ensuite pour régler le gîte et le couvert auprès du patron de l’établissement.  Le propriétaire du nom de Paul Rouault  s’est révélé être visionnaire et accueillait volontiers les pauvres artistes dont le prix des œuvres a significativement augmenté en quelques décennies, et certaines de manière toute à fait spectaculaire. Aujourd’hui les héritiers de Rouault possèdent des toiles de maîtres tels que Picasso, Modigliani, Cocteau, Chagall, Bonnard et de nombreux autres, et l’hôtel-restaurant est devenu un lieu culte.

Parmi les artistes contemporains étant venus dans la ville, il est possible de citer Théo Tobiasse, Giuliano Mancini, Luc Trezene, Rémy Pesce et Michel Folon, l’ont également mise en vers des poètes comme Jacques Prévert et André Verdet. Des écrivains mondialement célèbres : Simone de Beauvoir, Colette, André Gide, Jean-Paul Sartre, Paul Valéry et de nombreux autres ont longtemps vécu ici, profitant de l’hospitalité locale et s’inspirant de l’atmosphère apaisante. Brigitte Bardot et Catherine Deneuve sont également venues ici. Même dans le livre de Marina Vlady Vladimir ou le vol arrêté, il y a une évocation du fait qu’avec Vladimir Vyssotski, ils étaient venus se promener à Saint-Paul-de-Vence.

Fondation Maeght

Non loin des remparts du centre historique de Saint-Paul, sur la colline voisine s’élève un autre site intéressant pour les amateurs d’art : la galerie Fondation Maeght.

Le musée Fondation Maeght est de lui-même remarquable. C’est l’un des petits musées privés les plus célèbres et beaux au monde. Temple de l’art du XXe siècle, ouvert en 1964 par le marchand d’art, collectionneur et éditeur Aimé Maeght avec sa femme Marguerite à un demi-kilomètre du village de Saint-Paul-de-Vence, sous les pins, avec une vue extraordinaire sur les alentours. La Fondation Maeght se distingue de plusieurs musées similaires non seulement par sa collection (l’une des meilleures collections d’art du XXe siècle) et son architecture dont l’auteur du projet est l’architecte  Josep Lluis Sert, mais aussi par l’histoire de sa création. Jusqu’en 1946, Aimé Maeght possédait une galerie d’art  à Cannes, plus tard, inspiré par Matisse et Bonnard, il emménagea à Paris et y ouvrit la galerie du Parc Monceau où étaient exposés Braque, Chagall, Miro et Arp. Mais le succès parisien fut éclipsé par  un évènement tragique dans la famille de Maeght : en 1954 son fils Bernard décède d’un cancer. La Fondation Maeght  lui fut dédiée. Miro présenta Maeght à un architecte catalan, Sert, ayant réalisé un studio à l’artiste en Espagne. Maeght voulait créer un musée moderne, fonctionnel tout en se fondant dans un grand jardin méditerranéen. La Fondation Maeght est composée de deux bâtiments reliés entre eux, l’un sur un niveau, l’autre sur trois. À cause de la forme particulière du toit, certaines salles font penser à une cathédrale. L’éclairage très bien pensé, a été conçu lors de la construction en collaboration avec Braque, Chagall et Miro, dont les œuvres y sont exposées. À proximité du bâtiment principal se trouve une petite chapelle dont les ruines ont été découvertes lors du chantier, Maeght décida de la restaurer. Sa mosaïque en verre a été créée par Braque. La fresque « les Amants » sur le mur extérieur du bâtiment est une réalisation de Marc Chagall, les vitraux de la chapelle Saint-Bernard et le carrelage en mosaïque de la piscine « Poisson » ont été réalisés par Georges Braque. Les œuvres de Joan Miro sont présentes tout le long de la visite : dans la cour intérieure vous êtes accueilli par les « Personnages », et dans le patio le « Labyrinthe Miro » vous attend avec 14 sculptures et réalisations en céramique.

Des salles distinctes du musée sont consacrées à Miro, Chagall, dans le jardin des sculptures  une fontaine d’acier Bury a été installée, la piscine est décorée par une mosaïque de Braque, le design du mobilier dans le petit café du jardin du musée a été conçu par Giacometti. Les plateformes d’observation permettant à la fois de profiter du panorama environnant et de l’art, confère une atmosphère particulière  au jardin des sculptures.  Aujourd’hui la collection compte plus de 20 œuvres d’Alberto Giacometti présentées dans le jardin et à l’intérieur du bâtiment, et des exemplaires de grandes valeurs de maîtres du XXe siècle tels que Bonnard, Braque, Matisse, Calder, Adami, Del Re, Chagall, Léger, Miro, Lindner, Ibert et autres.

Marc Chagall

Chagall est tombé amoureux de la Côte d’Azur française dès ses premiers séjours sur la côte après avoir émigré définitivement en Europe. « Je remercie le destin de m’avoir conduit sur les bords de la Méditerranée » a-t-il écrit. Après la guerre il se rendait souvent dans le sud de la France, il vécut longtemps à Vence et à Nice, mais dès 1966 il emménagea définitivement à Saint-Paul-de-Vence où il fit construite la villa La Colline sur la pente d’une colline non loin de l’entrée de la ville. Une petite allée pavée conduit de la villa aux remparts de Saint-Paul, par laquelle Chagall allait presque chaque jour en ville, profitant de la vue superbe  et des remparts mêmes et s’ouvrant sur le littoral. Souvent épris du désir d’immortaliser un paysage lui ayant plu, la pureté et la transparence de l’air, l’atmosphère séduisante l’environnant, il s’arrêtait là sur le sentier et peignait, peignait… C’est ainsi que vit le jour une série unique de toiles qu’il est certainement possible d’appeler « Vues de Saint-Paul ». Visitez absolument cette petite ville surprenante, flânez dans ses ruelles ou se promenait Chagall, où il trouvait l’inspiration de ses œuvres, descendez par l’une de ces ruelles jusqu’au petit cimetière municipal caché derrière les troncs de platanes multiséculaires  aux dimensions impressionnantes. C’est précisément ici, après avoir vécu près de 20 ans à Saint-Paul, que repose et dort dans un sommeil éternel notre compatriote, l’immense artiste Marc Chagall. Sa tombe est étonnamment modeste, en marbre, décorée d’ailes d’ange à peine visibles, dates : 1887-1985. Il fut presque centenaire, gardant jusqu’aux derniers jours  une fascinante activité artistique et son amour de la vie. À côté de lui repose sa dernière muse, sa seconde épouse, Valentina Brodskaïa, plus connue sous le nom de Vava Chagall. C’est son image flottant au-dessus de Saint-Paul que l’artiste à immortaliser dans ses toiles. Ou bien est-ce son premier amour, Bella Chagall, disparue si tragiquement et subitement en 1944 en Amérique ? Désormais personne ne le saura jamais…